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Quel avenir pour les cabines téléphoniques en milieu rural?

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Sans titreLa petite commune de Brissac (600 habitants dans l'Hérault) s'oppose à ce qu'Orange démantèle ses cabines téléphoniques. "En cas d'épisode cévenol, quand les portables ne fonctionnent plus, elle permettent d'appeler la gendarmerie", tempête son premier magistrat, Jean-Claude Rodriguez. Le fait qu'elles ne soient plus utilisées que deux minutes chaque mois ne constitue "pas un argument", pour cet élu Front de gauche. 

"On nous a servi l'argument pour le bureau de poste et pour les boîtes aux lettres, mais nous en avons besoin en milieu rural,  et nous avons réussi à les sauver", dit-il.

Brissac dispose d'une cabine téléphonique, au titre du service universel, "sur la place centrale près de la boulangerie", précise le maire, et de deux cabines téléphoniques au titre du service commercial, dans deux hameaux, à Brissac-le-Haut et Coupiac. Orange souhaite supprimer les cabines relevant de son propre parc. Pour l'en empêcher, le maire a pris un arrêté interdisant tous travaux autour de ces boîtes. L'opérateur vient d'attaquer ce texte devant le tribunal administratif de Montpellier.

Le maire a aussi appelé à plusieurs manifestations, fin mars. Son collègue de Montoulieu, autre commune de l'Hérault, a déposé une plainte à la gendarmerie contre l'enlèvement de sa cabine téléphonique.

Le 26 mars, la secrétaire d'Etat en charge du numérique a enfin répondu à une question sénatoriale concernant l'avenir des "publiphones" relevant du service universel.  En juillet 2013, Catherine Procaccia (UMP, Val-de-Marne), avait en effet "relayé les interrogations des élus locaux" qui souhaitaient "connaître les dispositions envisagées en vue de garantir leur maintien". Elle avait rappelé que l'opérateur France Telecom-Orange était en charge du parc jusqu'en février 2014, moyennant une compensation financière.

Elle avait demandé si le gouvernement "envisageait de procéder comme en Grande-Bretagne où l'opérateur a prolongé l'existence de ses emblématiques cabines rouges, en permettant aux collectivités d'en devenir propriétaires pour une livre symbolique". Dans ce cas, avait-il l'intention de transférer aux communes l'aide financière actuellement octroyée à l'opérateur historique ?

"Alors que certaines cabines en Grande-Bretagne abritent des défibrillateurs cardiaques", elle avait aussi souhaité savoir si les cabines françaises "peuvent être transformées en points Wi-Fi".

Le secrétariat d'Etat lui répond que, selon les chiffres fournis en 2013 par Orange, prestataire (à titre volontaire depuis février 2014) des quelque 40 000 cabines qui relèvent du service universel, "95% du parc sont quasiment inutilisés : 23 947 publiphones ont affiché un taux d'utilisation de 33 secondes par jour et par cabine".

Il ajoute que "ces résultats conduisent à s'interroger sur la pertinence des conditions d'implantation de ces cabines, telles que prévues dans le code des postes et des télécommunications électroniques (un publiphone par commune, un second dans les villes de plus de dix mille habitants)".
En effet, l'exploitation de ce parc coûte plus de douze millions d'euros par an.  En conséquence, conclut-il,  "une mission de réflexion a été confiée à Pierre Camani, sénateur de Lot-et-Garonne et Fabrice Verdier, député du Gard", sur le sujet.

Le rapport de ces deux élus, remis le 17 octobre 2014 à Axelle Lemaire, indique que "le modèle économique des cabines est à son terme" et que "c’est la raison pour laquelle Orange s’est engagé depuis 2013 dans une opération de démantèlement de la totalité des cabines de son parc commercial".

Si les obligations pesant sur l’opérateur de service universel demeuraient inchangées, "un investissement d’au moins 100 millions à 200 millions d'euros, selon la technologie de remplacement choisie, devrait être consenti par l’opérateur, pour poursuivre la fourniture de cette prestation."

Dans ces conditions, il n'est pas possible  "d'envisager un statu quo", concluent les auteurs, tous deux socialistes. Toutefois, précisent-ils, "le démantèlement des cabines téléphoniques, s’il est mis en œuvre, ne doit pas intervenir à n’importe quel prix, et des précautions doivent être prises de façon à ne pas laisser des portions du territoire sans moyens de communication, notamment pour les personnes de passage. "

Ils conseillent de s'inspirer de "la manière dont nos voisins européens ont organisé la substitution des services".  La plupart du temps, indiquent-ils, l'"évolution s’est faite en concertation avec les autorités locales". C’est ainsi que "l’Allemagne a allégé son dispositif en permettant à Deutsche Telekom de retirer les cabines à faible fréquentation en accord avec les autorités locales, mais a laissé à ces dernières la possibilité d’exiger la mise en place d’un appareil simplifié. Dans le même esprit, le Royaume-Uni a allégé son dispositif mais le retrait des cabines doit répondre à des critères très précis, notamment sociaux, et suit une procédure rigoureuse impliquant les collectivités locales ; procédure qui peut aboutir à un refus de démanteler une cabine, voire à l’obligation d’en implanter une nouvelle."

En France, ce démantèlement " ne peut pas être envisagé sans qu’une concertation soit préalablement engagée avec les collectivités locales, en particulier celles qui se situent dans une zone blanche de la téléphonie mobile", insistent-il.

Pour rappel, les zones blanches sont les zones non couvertes par les quatre opérateurs - parce qu'elles sont peu rentables.

"L’articulation entre le démantèlement du parc des cabines publiques et l’amélioration de la couverture mobile est en effet un élément essentiel pour assurer le maintien d’une accessibilité au service téléphonique sur l’ensemble du territoire", affirment les élus.

Ils estiment que les pouvoirs publics doivent identifier les communes qui ne bénéficient pas de couverture mobile, avant tout démontage de cabines relevant du service universel.

Et vous, qu'en pensez-vous?

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